Purin de consoude ou purin d’ortie ?
Les jardiniers amateurs sont souvent « friands » de purin. Ils sont fiers de ne pas utiliser d’engrais, voire même de pesticides et d’obtenir néanmoins de très belles récoltes.
Plan de l'article
Les purins, décoctions, infusions…. de plantes
Ces différentes préparations suivent des méthodes de fabrication différentes pour des utilisations différentes aussi, pour ainsi éviter l’utilisation d’engrais chimiques.
A découvrir également : Entretenir sa pelouse sans engrais, c'est possible
Les purins
Pour fabriquer du purin on met en général dans un récipient 1 kilo de feuille pour 10 litres d’eau et on laisse le tout macérer de quelques jours à quelques semaines en fonction de la température ambiante. Quand le purin est prêt à l’emploi, on le filtre, puis on le dilue (en général 10 fois) et on l’utilise soit au pied des plantes soit en pulvérisation. A noter que certaines personnes parlent d’extraits fermentés au lieu de purin, c’est plus « glamour » mais cela sent toujours aussi mauvais !
Le purin bien filtré peut se conserver longtemps et en particulier vous pouvez le préparer en fin d’été pour une utilisation au printemps l’année suivante. Ce n’est pas le cas des macérât, infusion ou décoction qui doivent s’utiliser très rapidement si l’on recherche l’efficacité.
A lire aussi : Top 5 des essences à planter pour une plantation d'arbres durable
Les macérations
La méthode de macération est la même que pour le purin sauf que l’on utilise le macérât au bout de 24 heures (au lieu de 2 à 3 semaines pour le purin)
Les décoctions
La fabrication des décoctions est différente. On commence par faire tremper, par exemple 24 heures, des feuilles hachées dans de l’eau. Au bout des 24 heures on fait bouillir le mélange. La durée de la « cuisson » dépend de la plante utilisée. Plus la plante est « coriace », plus la cuisson doit être longue (de 15mn à 45 minutes). Après refroidissement on filtre et on utilise la décoction diluée.
Les infusions
Les infusions d’herbe se préparent comme du thé. On plonge les feuilles dans de l’eau bouillante. La température du tout baisse un peu, on reporte le mélange à ébullition puis on éteint le feu et on laisse le mélange « infuser » en général une nuit ou 24 heures
On peut faire des purins, décoctions ou infusions avec de multiples plantes : ortie, consoude, prèle, fougères, tanaisie, rhubarbe…. Ce n’est pas l’objet du présent article de détailler toutes ces utilisations
La fabrication du purin d’ortie et du purin de consoude
D’abord notons que le purin d’ortie et le purin de consoude se préparent exactement de la même façon. Il est même possible de préparer un mélange de purin avec des feuilles d’orties et des feuilles de consoude. Il est aussi possible de mélanger ces 2 purins une fois préparés.
Vous mettez 1 kilogramme de feuilles grossièrement hachées dans 10 litres d’eau. Il est préférable d’utiliser soit de l’eau de pluie, soit de l’eau d’un puits, soit de l’eau d’un cours d’eau. L’eau du robinet est en effet traitée et peut légèrement « contrarier » la fermentation.
De la même façon vous ferez votre mélange soit dans un seau ou un fut en bois ou en plastique : évitez des récipients métalliques.
Un fois votre mélange préparé vous laissez la nature faire les choses. Au début il est conseillé de brasser votre mélange de temps en temps (par exemple une fois tous les 10 jours).
Faut-il mettre un couvercle sur le récipient ? Cela n’a pas d’importance pour la confection du purin, tout dépend de votre réaction à l’odeur (cela ne sentira rien tant que le couvercle sera posé) et des mouches (il n’y en aura pas si le couvercle est mis).
Le purin est prêt quand la fermentation est finie : cela ne « bout » plus !
Quel purin utiliser et quand ?
Pour faire simple le purin d’ortie favorise la croissance des plantes et le purin de consoude favorise la floraison et la fructification. Ces 2 produits ne sont donc pas concurrents mais complémentaires.
Vous utiliserez le purin d’ortie au démarrage des cultures et pour les « cultures feuilles ». C’est du simple bon sens ! Vous n’utiliserez pas (ou peu) de purin de consoude pour les cultures qui ne doivent absolument pas monter en graines. C’est le cas des salades et des épinards par exemple.
Si vous produisez des choux fleurs évitez aussi le purin de consoude : la fleur « exploserait »
En clair utilisez le purin de consoude quand votre objectif est la production de fleurs ou de fruits. Aussi le purin de consoude est particulièrement efficace pour la culture des tomates (solanées) et globalement de toutes les cucurbitacées (courges courgettes, melon, cornichons…)
Bien sûr le purin de consoude est idéal pour un jardin d’ornement (mis à part l’odeur)
Pourquoi le purin de consoude favorise-t-il à ce point la floraison ?
La réponse est assez simple, c’est dû à la composition des feuilles de consoude.
Le premier élément déterminant c’est l’allantoïne. Ce composé très présent dans la consoude favorise la multiplication cellulaire. Il est d’ailleurs beaucoup utilisé en cosmétique pour « effacer » les rides !
Le deuxième élément c’est le bore, bien présent ici. Les agriculteurs savent bien que le bore est déterminant dans la floraison.
Les nombreuses vitamines et hormones naturelles présentent dans la consoude favorisent aussi l’apparition des fleurs.
En conclusion utilisez sans compter les purins d’ortie et de consoude, votre jardin vous le rendra !